Qui n'a jamais pensé à tout plaquer du jour au lendemain pour partir réaliser son rêve ? Tous et toutes, nous l'avons envisagé un jour, sans jamais nous jeter à l'eau ! L'univers onirique de Patrick Guimet a, lui, survécu à la nuit et s'est matérialisé un beau matin sous la forme d'un Sangria. Un petit voilier de 7,5 mètres inondé de soleil, ou autre, sur le grand Océan. Au premier abord, on serait tenté de qualifier d'aventure avec un grand "A" ce long sillon qui le conduira jusqu'aux mythiques Caraïbes. A défier les éléments déchaînés, perché haut sur son mât, afin de réparer une pièce brisée par une bourrasque plus soutenue que les autres. Mais alors il faudrait avoir l'honnêteté d'ajouter le "a" minuscule, à chaque fois que notre apprenti navigateur, cédant à une bouffée d'orgueil, certes bien compréhensible au vu des trésors d'imagination qu'il déploie, se voit aussitôt remettre à sa place, à travers une avarie ou une quelconque erreur de pilotage, par une mère nature soucieuse d'humilité.
Pourtant, au petit jeu du choix de la lettre emblématique de ce récit, notre préférence ira au "V". Le "V" de Vivant pour ses rencontres insolites d'individus hauts en couleurs, au fil de ce qui n'est pas moins qu'une histoire d'hommes ; et plus encore de Vivifiant, à travers un style d'écriture qui, loin des cours magistraux d'un docteur es aventure, laisse toute sa place à l'humour et l'autodérision.
Les connaisseurs apprécieront les aspects techniques du périple. Les autres trouveront peut-être l'inspiration pour amorcer leur propre quête d'absolu... A moins qu'ils n'y renoncent définitivement !